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Jour 9 / French Divide 2e Edition

Après l'étape de la veille, rapide mais en 2 temps avec ce break de plus de 4h au CP3, voici cette fois une groooosse étape qui vaut des points ! Moissac (Saint Nicolas de la Grave) - Barèges (après le Tourmalet) !

Dès le matin, je suis seul, réveillé peu après 5h, je suis motivé et je range de nouveau comme chaque matin mes affaires calmement. Je grignotte vite fait quelque chose et prends la route.

Passage par Caumont après 30mn, je refais le plein des bidons au cimetière et me souviens que j'avais été si chaleureusement accueilli l'an passé dans cette commune. La, il est pas encore 6h du matin, personne ne bouge, les stands et la scène de la fête communale sont là, mais tout le monde dort encore.

Je continue, la topographie du terrain me convient bien, ça ressemble à chez moi, c'est très vallonné, certaines montées sont quand même assez longues mais peu importe le rythme tant que l'on sait qu'on arrivera forcément au sommet à un moment donné.

Je passe devant une ferme et suis surpris d'y voir de la lumière, soudain, 2 vélos en sortent ! Il d'agit de Sophie et Adrien De Vriendt, partis le samedi qui prennent la route. On partage quelque tours de roues, jusqu'à la prochaine ascension ou je suis déjà chaud et en jambes et continuerais ma route devant.

Les kilomètres défilent et j'ai pour objectif de prendre un petit déjeuner à l'Isle Jourdain, je passe Cadours ou la boulangerie et le PMU semblaient êtres ouverts, j'hésite mais garde mon objectif de l'Isle Jourdain. J'y arrive enfin, doit faire un détour en ville pour m'approcher des commerces et hélas, nous sommes le 15 août et les commerces de l'Isle Jourdain sont fermés ou ouvrent tard. Je finis alors au bar d'un Hôtel pour un café et mangerais encore les restes de viennoiseries stockés dans ma sacoche, cette fois, j'ai plus rien d'avance. J'espérais trouver de quoi acheter pour le midi, mais impossible. Je reprends la route, puis les chemins dans la vallée ou je rattrape Adrien qui été repassé devant durant ma pause café. On papote et roulons ensemble dans la vallée jusqu'à Samatan, ou je décide de m'arrêter pour un Coca, dans le même bar que l'an passé.

Toujours aussi sympa ce vieux tenancier, fan de rugby, mais d'une grande considération et admiration pour l'effort sportif. Je ne perds pas trop de temps et reprends de nouveau la route, pour récupérer Adrien quelques kilomètres plus loin avant de m'échapper quand les successions de longues pentes s'accumulent sous nos roues. Je vais rouler longtemps en espérant trouver de quoi manger sur ma route, mais ça ne viendra qu'à Huos, aux pieds des Pyrénées, ou je dévaliserais un Aldi et ou je me ressourcerais en fruits frais, assis sur l'herbe à l'ombre d'un petit arbre après avoir préparer mon repas suivant en partageant mes courses.

J'avais vraiment très faim, j'ai beaucoup mangé, les premiers kilomètres sont difficiles, je sens une trentaine de kilomètres plus loin la phase de digestion qui pèse sur la vivacité de mes jambes, alors, je décide de m'arrêter à l'ombre à l'entrée de Nestier, avant d'attaquer le premier col et le coeur des Pyrénées.

Je m'endors dans l'herbe et à mon réveil, je me rends compte que plus d'1h s'est écoulée... Je me remets vite en selle et arpente les sections caillouteuses en sous bois en douceur pour me réveiller. D'un seul coup, je me retourne et constate le (presque) retour d'Adrien, accompagné de Patrick Bénévent et Nicolas Pénicaud.

On a juste le temps d'échanger quelques mots et de se saluer avant de basculer dans la première vraie descente technique des Pyrénées, ou un cuissard Assos s'est perdu en chemin...

Je continue ma route, j'enchaine avec la montée par le Col de Bouchère qui débouche sur la Cabane du Pas du Theil avant de redescendre sur Sarrancolin et ne reverrais ni Patrick ni... colas. Je fais une petite pause, il est 19h, je fais le plein d'eau à la fontaine et me demande s'il est raisonnable d'attaquer l'enchainement suivant... Bon, j'ai Totof Roujol et Damien Gazzera 45mn devant en éclaireurs, je décide d'y aller en espérant les reprendre assez rapidement parce que ce passage est dur et long, il commence par le terrible Col de Beyredes, qui bascule sur la descente d'une partie du Col d'Aspin avant de reprendre une piste qui nous grimpe jusqu'au Lac de Payolle, avant de rejoindre Campan et le 1er tiers du Col du Tourmalet, à gravir et ou est juché le CP4. Dans Beyredes, je ne suis pas en grande forme, la journée commence à être longue, alors je prends mon mal en patience et grimpe comme je peux. La nuit tombe et un intense brouillard aussi, un peu avant mon arrivée à Payolle, ou je cherche les 2 loulous parmi les campeurs ou à l'auberge. A l'auberge ou je me fais d'ailleurs très mal accueillir, bref, je tournes les talons et repars. Je n'utilise volontairement que ma petite lampe USB Décathlon a LED, car je n'ai pas beaucoup de batterie sur le GPS, ne roule pas assez vite pour utiliser la dynamo, alors ma lampe Ravemen qui est assez bien chargée, ne doit me servir qu'en dernier recours, car elle me sert aussi de batterie en cas de besoin. alors une petite LED ça fait short mais je n'aurais qu'à rouler plus prudemment.

Les sentiers de montagne s'enchainent, il fait vraiment nuit, je jongle entre ravin de 30m et bourbiers de glaise dans ce chemins sous les sapins, ou certaines vaches dorment. D'un coup, je vous un truc étrange sur ma gauche... une bête, elle ne bouge plus, semble un peu gonflée... c'est un sanglier. J'entends le bourdonnement des mouches et décide de poursuivre rapidement mon chemin, puis l'odeur... Je galère avec ma petite lampe, mais j'espère qu'elle me mènera au moins jusqu'à Campan, je me dis alors : "t'es un peu con quand même... ou fou... ou inconscient... ou artiste... ou un peu tout en même temps !"

Il doit être environ 22h30 quand soudain, j'aperçois les petits éclairages rouges des 2 lascars ! Arrêtés sur le bord après une petite pause goûter. Quel bonheur et soulagement de ne plus être seul dans ce moment d'aventure ! Et la question qui me vient rapidement : "Les gars, pour cette nuit, vous avez un plan ? Camping à Campan ?" Ils se mettent alors à rire et me répondent : "Nous on va jusqu'au CP4 ce soir mon gars !" Alors, voilà, ça me trottait aussi dans un coin de ma tête mais seul, je doutais. Donc direction le sommet du Tourmalet tous les 3, une belle aventure à l'horizon... Nous passons Campan, le brouillard est toujours aussi épais quand nous attaquons l'ascension du Tourmalet, à petit rythme car Totof souffre d'un genou, il s'accrochera tant bien que mal et nous adapterons notre allure. Les quelques voitures que nous voyons, montantes ou descendantes, roulent au pas, le brouillard est vraiment dangereux. Je prends un peu d'avance et décide d'aller m'abriter sous le premier par neige pour y manger un peu de chocolat et un biscuit à la figue car je n'ai toujours pas manger. Je repars avant le retour des copains et continuerais jusqu'à La Mongie et m'arrêterais un peu après un bar encore un peu animé par un petit groupe de gens saouls et je mangerais mon sandwich au calme et à l'abri en attendant les copains. Puis j'entends les gens bourrés parler de vélo, j'ai fini mon sandwich, je descends au bar ou je retrouve mes 2 compères qui venaient d'arriver. On nous tends un apéro, je prends et le dégomme sans sentir l'alcool... les présentations sont faites. Un membre du groupe bourré est un peu bêtement agressif vis à vis de Damien. On prend un café et on décide de repartir assez vite avant que ça ne dégénère. L'ascension reprends son cours, mais cette année, pas de schmilblick par les cailloux de la piste de ski pleine face, mais un tournicotis dans la station pour en sortir, bien plus souple. Une fois sortir de la station, on se rend compte d'un coup que nous sommes passés au dessus de la brume ! Le ciel est magnifique ! Des étoiles par milliards ! Pas un bruit. Je prendrais encore un peu d'avance, une fois au sommet, je me suis allongé sur une table de camping de l'auberge pour comtempler le ciel et avoir une pensée pour mon papi. Les copains arrivent, c'est l'heure de la photo selfie pour la validation du CP4 ! Alors on en fait 2 ou 3 rigolotes quand, de coutume, ils se mettent tous nus pour immortaliser leur passage à 1h10 du matin au sommet du Tourmalet... Ensuite, la descente sera glaciale, petit souvenir de l'étape du Tour 2014... Une fois à Barèges, on cherche un endroit pour dormir, 15mn plus tard, je propose le parking sous-terrain public : banco. On s'y installe, on est au sec et la température est clémente. La nuit fut bonne.


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